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Pâte d'Amande
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5 février 2007

La jeune fille aux camélias de Suehiro Maruo, éd. IMHO (1984 au Japon, 2005 pour la présente édition)

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Dans la tradition de Cosette, Rémi sans famille ou encore la petite marchande aux allumettes, Midori est une jeune orpheline qui, livrée à elle-même, trouve refuge dans une troupe de cirque ambulant. La momie, la femme-serpent, le géant, l’hermaphrodite lui font subir des bizutages des plus cruels. S’ajoute l’humiliation de devoir prendre soin des corps atrophiés de l’homme-ver ou encore de l’être poétiquement renommé le bretzel humain.

Jusqu’à l’arrivée providentielle d’un nain coiffé à la M qui, grâce à son époustouflant tour consistant à rentrer dans une bouteille par le goulot, redresse la situation financière du cirque et rétablit également l’ordre en devenant le protecteur et même le mari de Midori.

Le récit passe alors d’un pathos exacerbé à un tourbillon fantasmagorique qui brouille rêve et réalité.

Suehiro Maruo, figure underground japonaise nous entraîne dans une œuvre burlesque inspirée entre autres de l’expressionnisme allemand des années 30 et des mizun-e (images d’atrocités). La magnifique couverture rappelle aussi les images rétro asiatiques.

Tout le manga repose sur l’opposition entre la beauté et l’innocence de la jeune fille et la laideur des êtres déformés dont l’âme est tout aussi torturée que leurs formes et qui s’emploient à pervertir l’enfance. Un contraste aussi net pourrait être ironique. Le geguka peut en outre se voir comme une véritable histoire d’amour.

Le découpage n’est pas régulier, Maruo s’échinant plutôt à dessiner de véritables tableaux pleine page qui nous délecte d’images morbides afin de satisfaire notre voyeurisme, puisque tout comme dans le film Freaks de Browning, ce thème est présent. Il crée également l’illustration de la pratique sexuelle déviante qui consiste à lécher le globe oculaire de sa partenaire, image récurrente de son œuvre, inspirée du Chien andalou de Bunuel, et qui lui a valu un chapitre dans L’Imaginaire érotique au Japon, ouvrage d’Agnès Giard.

La jeune fille aux camélias (rien à voir de près ou de loin avec Alexandre Dumas) a un tel impact qu’il a été adapté en anime, format moyen-métrage par Hiroshi Harada sous le titre Midori. Le film a été interdit au Japon en 1992, il est paru en DVD chez Cinemalta en France. Il existe également un livre-CD.

Allez donc faire un tour dans l’enfer de Suehiro Maruo, maître de l’eroguro (érotique grotesque).

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Commentaires
P
Hello ! Oui oui on peut demander. C’est très simple, c’est comme tes alliées dans la boîte, c’est de l’accueil. Je trouve ça déprimant mais je me rassure en me disant que ce n’est qu’un job étudiant... <br /> D’ailleurs dans cette agence d’hôtesses, c’est incroyable, toutes les filles sont hyper diplômées, mais à défaut de trouver autre chose... Résultat tu te retrouves à Bac+5 à te faire engueuler par des gens qui te prenne pour la première conne venue, quand t’es plus diplômée qu’eux...<br /> <br /> (Merci de m’avoir ajoutée en lien sur ton blog, ça va booster mon incroyable audience)<br /> <br /> A bientôt !
D
Bonjour Patamande! Ravie d'égayer tes journées ;-) Je découvre ton blog, et rien qu'à la lecture du post sur les Miss France, je pense qu'on a quelques points communs au moins en littérature. C'est un bon départ! On peut te demander quel est ton boulot "morose" ?! Bonne journée! Signé Petite Merde
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