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Pâte d'Amande
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25 juin 2007

Sous le règne de Bone de Russell Banks, Ed. Actes Sud, coll. Babel (1995)

9782742708581

« Evidemment il me prend pour le dernier des nuls, mais je m’en fous, parce que son idée d’un homme–un vrai–c’est Arnold Schwarzenegger, ou le général Schwarzkopf, enfin n’importe qui avec un ‘Schwarz’ dans son nom, et tout ça parce qu’au fond c’est un nazi–avec un problème d’alcoolisme et quelques autres bricoles dans le même genre, et ça c’est la manière dont je le vois, moi. »

Chappie, la puberté douloureuse, se laisse vivre et porter par les événements. Il zappe l’école, se drogue gentiment et ne supporte plus ses parents. Il décide de s’éloigner –on découvre la raison profonde au cours du roman– de son beau-père et traîne dans l’appart de son pote Russ, où se sont incrustés des motards vaguement trafiquants et occupe ses journées à dealer un peu au centre commercial.

L’incendie de l’appartement va conduire Russ et Chappie à squatter une maison paumée de riches jusqu’à ce que Russ se décide à rentrer chez ses parents. Chappie, qui s’est fait tatouer deux os qui lui donnent sa nouvelle identité –Bone– sauve une petite fille d’un clochard véreux puis s’installe dans un car scolaire désaffecté avec un Jamaïcain qui lui transmet son idéal de vie... Ensemble, ils rejoignent la Jamaïque.

Le roman-fleuve est donc construit en deux parties : la première décrit la zone triste des centres commerciaux américains où on tue son ennui, la deuxième, s’il s’agit toujours de trafic de drogue –et même à plus grande échelle se teinte du folklore jamaïcain.

Bone a la langue bien déliée d’un héritier de Holden de l’Attrape-cœurs, même si son époque l’expose à des expériences plus dangereuses. Il emblématise la société américaine contemporaine, et Russel Banks s’est complètement fondu dans la peau du personnage pour mieux l’incarner.

Paradoxalement, dans ce milieu organisé du trafic de drogue, ce n’est finalement que le récit du passage à l’âge adulte, un apprentissage spirituel qui se fait au travers du mysticisme rasta de I-Man d’un gamin qui trouve ce qu’il n’est pas venu chercher.

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