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Pâte d'Amande
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23 janvier 2007

In the clothes named fat de Moyoco Anno, Ed. Kana, coll. Made In (2006)

9782871299516

« Tant que je peux manger, tout va bien ! »

Noko Hanazawa est enrobée. Et une gentille fille avec ça, dévouée, inoffensive, discrète.

Les filles si minces du boulot s’acharnent sur elle, les patrons s’y mettent aussi, et même son copain Saito... Après tout, elle peut tout lui pardonner, il sort quand même avec elle depuis huit ans...

Lorsqu’elle réalise que son ami la trompe, qui plus est, avec Mayumi la garce du bureau, Noko, pleine de bonne volonté, veut prendre les choses en main, et décide de changer. Elle entreprend un régime dans un institut esthétique vaguement charlatan.

Comme la diète ne fonctionne pas instantanément, Noko devient boulimique. Incroyablement maigre, elle n’en est pas plus heureuse pour autant.

Ses proches vont encore davantage détourner d’elle, eux qui voyaient en sa personne un réconfort pour leurs ego : se venger sur une grosse, ça soulage ; savoir que la grosse nous attendra toujours étant donné qu’elle ne peut plaire à personne, c’est sécurisant.

C’est alors une descente aux enfers pour Noko, qui se détruit physiquement tout en prenant conscience qu’elle est totalement isolée, jusqu’au dénouement assez dur.

L’auteur du fameux Happy Mania nous livre un manga sur l’image du corps qui n’est pas le reflet de l’âme ; et sur le rapport avec ce corps, quand être plus beau ne rend pas forcément plus heureux. Un plaidoyer pour le droit à la différence.

Le dessin composé de traits filandreux qui semblent à peine ébauchés n’est pas très esthétique et rendent le climat général de ce manga assez angoissant. Restent les images marquantes des mannequins si squelettiques qu’elles en deviennent morbides, vantant n’importe quel produit, entre chaque chapitre. Anno tente de nous monter l’image monstrueuse donnée en exemple par notre société de consommation.

Le sujet me paraît quelque peu éculé, mais les polémiques sur les mannequins anorexiques qui ressurgissent à l’heure des défilés de mode printemps/été témoignent que c’est au contraire toujours d’actualité.

Le récit reste néanmoins confus, mal mis en page... En somme, je me pose des questions quant à savoir pourquoi cet ouvrage qui ― entre nous ― ne casse pas trois pattes à un canard fait partie de la sélection officielle du festival d’Angoulême.

(Une bonne critique ici.)

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