This is Versailles !
Marie Antoinette de Sofia Coppola
On trouve des critiques çà et là et des tas d’autres gens sur le net qui ont leur avis sur la question ! Je reste quand même un peu perplexe devant cette remarque parce que pour ma part, ça ne m’a pas interpellé.
Marie Antoinette, héritière des Habsbourg, est mariée à l’âge de 15 ans au Dauphin de France, Louis Auguste. Le film est centré sur ses jeunes années où l’ennui, la difficile compréhension des mœurs de la Cour ainsi que les relations complexes avec son mari la poussent à s’évader dans un monde fait de fêtes, d’alcool, de robes et de perruques.
Je m’en prends à un film très controversé et d’ailleurs moi-même je me sens assez divisée sur la question…
Me voilà d’abord agacée par le film qui se mue parfois en catalogue du XVIIIème pour apprenties costumières, par la séquence un peu neuneu du jardin anglais, de la gamine blonde, du joli petit mouton…, et par le casting : ok Sofia c’est bien de faire bosser la famille mais ton cousin Jason Schwartzman qui est censé avoir 16 ans en fait 20 de plus ! (Tiens c’est une habitude propre à Dawson en général !) Et surtout ma petite Sofia, tu es une figure déjà assez branchée pour ne pas avoir à nous infliger l’icône fashion par excellence, l’horrible Asia Argento, très mauvaise actrice dans un rôle de toute façon trop caricatural.
…mais…
Sofia Coppola achève son triptyque des jeunes filles perdues : après le désarroi de Lux, l’ennui de Charlotte, voici Kirsten Dunst qui passe de son personnage de Mary Jane (Spiderman) à celui de Marie Antoinette et nous démontre qu’elle n’a pas perdu la main depuis The Virgin suicides pour jouer les jeunes filles éthérées…
Il n’est pas véritablement question d’Histoire dans ce film (la rumeur lointaine de la Révolution se fait sentir mais là n’est point le propos…), mais plutôt de saisir l’essence d’un personnage.
En premier lieu, il s’agit d’un film esthétique : l’ambiance est pastel, les macarons sont Ladurée, le huis clos versaillais est somptueux. Le mélange d’ancien et de moderne produit des anachronismes séduisants : les Converse All Star, bien sûr, et j’ai beaucoup aimé le tableau tagué à la manière des affiches dans le métro. Tout ceci pourrait faire dire aux mauvaises langues que la bonne musique additionnée avec les jolies images n’en font qu’un clip destiné à meubler les écrans et le juke-box du Hard Rock Café.
Que nenni ! Nous sommes face à l’histoire d’une adolescente sclérosée par des rites auxquels elle ne comprend rien, la vie de jeunes un peu paumés qui ont du mal à passer le cap difficile de l’adolescence et qui ont un trop lourd poids sur les épaules pour s’épanouir : la pression de l’héritier, l’exercice de la politique…
Le comique de Louis XVI est mis en avant, l’avant-gardisme de Marie Antoinette est à peine évoqué, et au final, nous éprouvons une tendresse pour ces deux ados perdus dans leur cage dorée et dépassés par les événements.
Pour finir, une remarque qui je pense résume assez bien l’atmosphère du film :
Marie-Antoinette a laissé son nom :
- à une pièce montée de trois étages, blanche, poudrée, légère et sucrée ;
- à une confiserie "Délices de Marie-Antoinette" ;
- à une perruque synthétique de couleur blanche ;
- à une suite de l'hôtel Ritz de Londres ;
- à une huile de massage aromatique
(Source : Wikipedia)