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Pâte d'Amande
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22 mars 2006

C’est arrivé près de chez vous, film-culte ?

De Remy Belvaux, André Bonzel, Benoît Poelvoorde (1992)

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Ça faisait longtemps que je voulais voir ce qu’on m’a toujours vendu comme un film culte. J’avais vu la scène dite de ‘Mamie tromblon’, qui me laissait présager un chef d’œuvre. Quelle ne fut pas ma déception…

Une équipe de télé suit le quotidien de Ben, tueur en série.

Bien sûr, ne serait-ce que par le parti pris esthétique : filmé caméra au poing, en noir et blanc, le film est original. D’autant plus qu’il dénonçait avant l’heure la télé-réalité et les limites du voyeurisme, thème surexploité depuis par TF1 depuis (la difficulté physique du Royaume, la cruauté de Mon incroyable fiancé, la perversité de l’Ile de la tentation, etc.), même si en l’occurrence le film évoque plutôt l’émission Striptease.

Tout le film repose sur l’excellente performance de Benoît Poelvoorde qui compose là à l’identique son futur personnage de Monsieur Manatane. A savoir : le salaud complet, pathétique, qui ne manque pas un préjugé (les homos, les noirs…), qui débite des banalités tout en commettant des horreurs. Le film repose donc sur cette opposition entre l’horreur des actes et la légèreté des paroles souvent complètement dénuées de sens. Un bon début, mais le concept s’effiloche peu à peu : les scènes s’enchaînent racontant toutes à peu près la même chose et l’on finit par s’ennuyer, malgré les nombreuses scènes violentes. A la fin pourtant, la très choquante scène de viol (que beaucoup jugent de trop) nous ramène à l’extrême limite du voyeurisme, mais aussi à la limite de l’humain, car telle est la réalité d’un homme qui tue de sang froid, d’autant plus terrifiant qu’il a réussi à se rendre sympathique auparavant.

Le succès du film est sans doute dû à ce cocktail malsain d’humour noir et de violence. Mais surtout, bien sûr, et encore une fois, Poelvoorde, car dans sa bouche, chaque phrase devient culte. Les dialogues sont tellement bien joués (« c’est terrible comme tu as mauvaise haleine… ») qu’on est en droit de se demander s’ils ont été improvisés. Les seconds rôles sont également savoureux : Rémy est terriblement attachant !

Un film à voir pour comprendre les private jokes de votre entourage. (‘Le ptit Grégory’).

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